Cycle Kaamelott: Le sexe au Moyen-Age (1ère partie) (29.04.2014)

Un mois, un quartier : Le quartier des Grottes (23.4.13)

Au XVIIIème siècle, le quartier des Grottes n’est qu’un faubourg hors des fortifications, non loin de la porte de Cornavin. Son nom lui vient, non pas d’excavations naturelles, mais simplement d’un Nant, le Nant des Crottes, dont le nom s’est transformé.

Le destin du quartier va toutefois changer dès 1858 et la construction de la gare de Cornavin. Le quartier s’agrandira alors devenant le quartier d’ouvriers et de petits commerçants. Il deviendra également le lieu de réunions anarchistes importantes.

Construit principalement en bois, le quartier subit un incendie en 1873 qui ravagea la quasi totalité de celui-ci. Il fut reconstruit alors en beton et pris la forme que nous lui connaissons.

En 1919, la Société des Nations s’installa à Genève et les autorités décidèrent de construire un quartier d’organisations autour du futur Palais des Nations Unies. Problème : le quartier fut jugé trop proche et donc fut voué à la destruction. Les habitants se rebellèrent et obtinrent la protection du quartier en 1930, mais toutes rénovations fut également interdites, conduisant le quartier à un état de délabrement avancé.

Dans les années 1960, les autorités levèrent cette interdiction et mirent en œuvre un grand projet visant à enterrer la gare sous un quartier des Grottes entièrement rasé et rebati sous forme de batiments très hauts. Là encore, les habitants se rassemblèrent et parvinrent à faire échouer le projet, la crise aidant, il faut bien le dire. Le quartier fut finalement rénové peu à peu dans les années 80 et 90, ajoutant quelques batiments récents également, tel que les Schtroumpfs dans le haut du quartier.

Bibliographie :

-La Genève des Grottes, Eugène-Louis Dumont, ed. Journal de Genève, 1971, Genève

Plainpalais 2^ème partie : De quartier industriel à quartier populaire (05.3.13)

L’exposition nationale de 1896 fut d’une importance capitale pour Genève. Tout d’abord, Genève, plus grande ville romande devait s’affirmer face à ses concurrentes directes Bâle et Zurich, en tant que ville industrielle d’importance, capable de prouesses techniques. Ensuite, elle devait montrer le patrimoine suisse dans son écrin afin de bien affirmer son appartenance à la Suisse, qu’elle avait intégré, il n’y a que 80 ans. De cette exposition nationale naitront plusieurs projets d’envergure, dont le plus représentatif est le Batiment des forces motrices. Elevé dès 1886, il représentait le génie industriel de Genève en la personne de Théodore Turrettini. Cet ingénieur et homme politique, spécialiste de l’énergie hydraulique fut à la tête du projet du BFM. Suite à ce succès, il construisit également l’usine hydraulique de Chèvres, la première en son genre en Suisse.

Un autre exemple notable fut la Société Genevoise d’Instrument de Physique, la SIP. Fondé par Auguste de la Rive en tant qu’atelier, elle devint Industrie avec l’arrivée de Turrettini. Spécialisée tout d’abord dans les fourneaux à gaz, puis la fabrication de dynamos, elle obtint le monopole suisse de fabrication des systèmes de génératrices d’Edison. Mais son produit phare fut sans contexte, la machine à pointer, reconnue mondialement.

Qui dit entreprise dit ouvriers, les syndicats se déplacèrent donc dans le quartier Plainpalais afin d’être plus proche de leurs adhérents. La main d’œuvre est alors principalement Suisse et Confédérées, même si la maind’œuvre française était également bien présente. Toutefois, dès 1948, les premiers accords Italo-Suisse changèrent la donne. L’immigration massive de saisonniers fut d’abord vue comme un danger, et la xénophobie fit son apparition, d’autant plus avec les accords de 1964, nettement plus favorables aux Italiens. D’autres accords suivront pour les pays autre que l’Italie, jusqu’en 1970.

Parallèlement, vers les années 60, Genève décida de délocaliser les industries hors de la ville, laissant ainsi sur place les immigrés, en changeant le quartier fondamentalement, passant à un quartier populaire et vivant.

Bibliographie selective :

• Plainpalais, plaine de mémoire, Gérald Berlie, Ed. Cabédita, coll. Sites et villages, Yens-sur-Morges, 2006

• L’œuvre des travailleurs eux-mêmes ?, Charles Heimberg, ed. Slatkine, Genève, 1996